À force de prendre l’avion pour découvrir le monde, de maintenir un rythme de voyage effréné, j’ai eu envie de ralentir les choses. Un projet se dessine : remonter à vélo le canal latéral à la Garonne, depuis Castets-en-Dorthe en Gironde, jusqu’à Montauban dans le Tarn-et-Garonne. Une aventure de quatre jours en solitaire, à travers les paysages du Sud-Ouest.
Partir seul et à vélo pour la première fois
N’étant pas un grand sportif, je choisis l’option d’un vélo électrique de dernière génération, tout équipé de sacoches fourni par Les Cycles du Canal. Ce n’est donc pas un défi physique, mais bien l’envie de voyager autrement qui m’anime ; le désir de partir près de chez moi, de circuler avec un moyen de transport doux qui me permettra de m’arrêter quand bon me semble, de ne pas perturber la nature au fil de mes pérégrinations et en bonus, de faire de l’activité. Un voyage que j’ai quand même voulu confortable, avec des étapes en chambres d’hôtes et des restaurants gourmands, à retrouver en fin d’article dans mes carnets d’adresses.
1ère étape : départ en trombe (d’eau)
Après un court briefing, me voilà donc déposé à la dernière écluse qui connecte le fleuve au canal, une voie navigable qui relie tout de même l’Atlantique à la Méditerranée, et qui porte objectivement le nom de Canal des 2 mers. Un projet fou né de l’opiniâtreté des hommes, qui mit cependant plusieurs siècles avant d’être achevé et ne connut malheureusement jamais le succès commercial escompté.
On ne croise aujourd’hui plus aucune péniche de fret sur le canal. Cependant, des études sont à l’œuvre pour rétablir cette méthode de transport douce de marchandises. En attendant, le canal vit sa seconde vie grâce au tourisme et aux bateaux sans permis, que l’on peut louer à divers endroits. Les chemins de halage ont été transformés en pistes cyclables ou en voies vertes, pour le plus grand bonheur des vacanciers et des riverains. Le Canal des 2 mers est désormais une véloroute de 700 kilomètres allant de Royan à Sète !
Jour 1 : Castets-et-Castillon > Couthures-sur-Garonne > Buzet-sur-Baïse / 60 km
Je m’engage dans cette aventure au mois de septembre et devinez quoi, l’orage gronde ! Le vent souffle fort et le ciel menace sérieusement. Tout le monde me demande si je suis certain de vouloir partir aujourd’hui, mais un déjeuner revigorant Aux Fontaines à La Réole, suffit à me donner assez de courage.
Je pars donc en milieu d’après-midi pour une étape de 60 kilomètres, rien que ça ! La chaussée est glissante. Je passe entre les gouttes mais il y a beaucoup de branches et de feuilles de platane, qui s’avèrent aussi glissantes que des bananes dans Mario Kart. Vu l’heure qui défile et la lumière qui diminue, je me dois de pédaler à la vitesse maximale de 25 km/h (le vélo est bridé), si je veux arriver avant la nuit. Je fais quand même étape à Couthure-sur-Garonne, pour m’abriter quelques instants dans la salle de projection d’un musée consacré au fleuve. À travers plusieurs reportages, on peut découvrir la faune et la flore de ce biotope extraordinaire, mais aussi les témoignages poignants des habitants qui vécurent de nombreuses crues et inondations. Vivre dans un méandre de ce fleuve puissant n’est clairement pas une sinécure. Pourtant, les riverains vouent un amour indéfectible à la Garonne. Il est temps pour moi de rejoindre le canal latéral dont le tracé est bien plus rectiligne et le niveau d’eau plus constant.
Une course contre la montre au crépuscule
À la nuit tombée, j’arrive exténué à Buzet-sur-Baïze, où je suis accueilli par le sourire réconfortant de Nelly. C’est la propriétaire de l’île aux bateaux, une maison éclusière transformée en chambre d’hôtes. Mais avant de profiter de mon lit douillet, direction l’Auberge du Goujon qui Frétille pour un dîner aux saveurs locales, un magret de canard (le premier d’une longue série durant ce séjour) accompagné d’un vin de Buzet, fruité et gouleyant à souhait. Je ne me suis pas senti seul un instant à la table de ce restaurant chaleureux et animé au bord du canal. Je termine cette première journée éprouvante en traversant une nouvelle fois la jolie halte nautique avant de rejoindre Morphée, car je dois vite recharger les batteries, les miennes et celles du vélo. Je me demande sincèrement si demain je pourrais monter sur le vélo, tellement j’ai mal au …
Carnet d’adresses :
Canal des 2 mers
Construisez votre itinéraire et renseignez-vous sur les prestataires labélisés Accueil vélo sur : www.canaldes2mersavelo.com (en collaboration avec les administrations touristiques des différents départements traversés)
Restaurant Aux Fontaines (€€)
8 rue de Verdun, 33190 La Réole
05 56 61 15 25
www.restaurant-aux-fontaines.com
Les Cycles des Canal – location de vélo
4 bis rue Grossolle, 33210 Castets-en-Dorthe
https://lescyclesducanal.com
Très satisfait du matériel prêté et des explications données au départ. Excellent vélo électrique qui me renvoyait une puissance proportionnelle à l’effort fourni, mon cardio montait ainsi progressivement. Freinage très efficace avec des disques hydrauliques. Autonomie idéale pouvant atteindre les 100km. Même si cet itinéraire semble plat, il y a de nombreux ponts à passez et mes sacoches étaient lourdes. J’avais pour 10 jours d’affaires + mon équipement rando/photo. Grâce à l’assistance j’ai pu faire de longues étapes sans trop me fatiguer (sauf le premier jour) et je me suis bien amusé le reste du temps. De plus, rien ne vous oblige à l’activer, même si l’ensemble de la machine pèse lourd.
Fous de Garonne
Rue de la cave, 47180 Couthures-sur-Garonne
www.gens-de-garonne.com
L’Île aux Bateaux – Chambres d’hôtes (€€)
47160 Buzet-sur-Baïse
05 53 83 98 65
L’Auberge du Goujon qui Frétille (€€)
39 boulevard de la République, Buzet-sur-Baïse
05 53 84 26 51
Informations pratiques :
Comment revenir ? Le train longe en grande partie l’itinéraire du Canal des deux Mers, ce qui explique d’ailleurs qu’il n’y ait plus de transport de marchandises sur celui-ci. Avec une multitude de grandes et petites gares, il vous sera facile de regagner votre point de départ. Les TER disposent d’emplacements gratuits pour les vélos. Sinon, il y a le covoiturage.
Où déposer mon vélo après sa location ? Si vous n’avez pas la possibilité de revenir à votre agence de location après votre séjour, ou que vous continuez vers d’autres horizons, sachez qu’un service de ramassage est proposé par presque tous les loueurs. Vous pouvez ainsi déposer le vélo et ses accessoires dans une agence ou chez un particulier que vous connaissez. Dans mon cas de figure, le service était facturé 50€ pour un transfert depuis Montauban jusqu’à Castets-en-Dorthe.
Où se garer près du départ du Canal latéral à la Garonne ? Comme il y a de fortes chances que vous rentriez en train, je vous conseille le parking de la gare de la Réole qui est gratuit.
Quel équipement prévoir ? Personnellement, je n’ai acheté qu’un poncho pour vélo en cas d’averses. J’ai presque tout loué : le vélo électrique avec son chargeur (116€), les sacoches (21,5€), l’antivol (inclus), le porte-document et le support téléphone à fixer sur le guidon (7€). Je suis arrivé avec mes affaires dans des sacs plastiques et un sac à dos qui logeait sans problème dans une sacoche arrière. Au total, cela représente un budget de 221,5€ pour 4 jours de location avec enlèvement. C’est un budget, mais quand on sait que la machine vaut 2300€, c’est plutôt correct et cela permet d’avoir le meilleur équipement qui soit.
Article non sponsorisé réalisé sur invitation du Canal des 2 mers
Catégories :Escapades régionales, Gastronomie & Oenotourisme
Le trajet est ambitieux ! Heureusement que maintenant nous avons le choix d’avoir des vélos à assistance électrique !
Vivement que nous puissions librement profiter de cette idée de voyage et en plus slow tourisme à vélo !
Quel courage ! Mais j’ai vu que tu avais eu du réconfort avec de bonnes tables…
Un « faible » pour les escales gourmandes : faut bien reprendre des forces ! 😉