L’œuf pourri ! Oui c’est bien ce que tout le monde retient de la ville de Rotorua. Cette odeur écœurante produite par les sulfites de souffre, se propage en effet dans toute la ville. Celle-vi ne manque pourtant pas d’intérêts, c’est même la plus grosse station touristique de l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande. Cette cité lacustre et thermale, entourée d’une nature fascinante et bien vivante, se trouve être également le centre de la culture maorie. Cela fait beaucoup, mais ce n’est pas pour rien que cette région est appelée baie de l’abondance.

En ces mois d’hiver la ville était déserte, mais pour autant tout était ouvert : hôtels, restaurants et attractions touristiques. En effet, la ville compte en son centre, et dans sa périphérie, un nombre important de centres thermaux et de villages maoris, véritablement transformés en parc d’attraction. Nous n’avons pas vraiment apprécié ces parcs, de part leur manque d’authenticité, les prix exorbitants qu’ils pratiquent (ex 100$ la soirée spectacle maori) et donc le caractère très commercial qu’ils revêtissent. Autant vous dire qu’après notre séjour en Polynésie, où nous avions assisté aux majestueux Heiva (parfois gratuitement), nous n’avions pas le cœur à enrichir ces gens là (qui d’ailleurs ?). Même le musée de Rotorua est payant, contrairement à ceux de Wellington et Christchuch qui sont pourtant plus importants.
Mais il y a néanmoins des choses à découvrir gratuitement et qui valent le détour. D’abord l’extérieur de ce fameux musée qui un est magnifique bâtiment de style Tudor. Rappelons qu’au XIXème siècle, Rotorua avait pour ambition de devenir la plus grosse station thermale de l’empire britannique. Juste en face du musée, s’étendent les pelouses immaculées des jardins du gouvernement, avec leurs terrains de criquets et de boules, et en toile de fond un jardin à l’anglais avec son kiosque. En longeant le lac vous pourrez également découvrir la magnifique église anglicane de St Faith, elle aussi de style Tudor. Ce rouge qui peint les poutres de ces édifices coloniaux Tudor, se retrouve aussi sur les totems maoris qui jalonnent la ville. Ces tikis rouges aux yeux de nacre de paua (ormeaux), sont présents partout, à chaque lieu sacré, à chaque entrée de la ville. Un paradoxe qui nous fait comprendre qu’aujourd’hui, ces deux cultures font partie intégrante de l’identité néo-zélandaise.
Au cœur de la ville la géothermie fait surface. Les fumeroles s’échappent au milieu des jardins, d’entre les roches et les bouches d’égouts. Le parc Kuirau, lui aussi gratuit, vous permettra d’observer des marres de boues bouillonnantes, des lacs chauds et des petits geysers. Un aménagement public permet de se tremper les pieds dans une eau très chaude. Allez flâner dans ce parc aux coucher du soleil, où les fumeroles vous offrirons une ambiance de nature énigmatique, en plein cœur de la ville.
Tout près de la ville se trouve aussi l’immense parc forestier de Whakarewarewa qui vaut bien une petite marche pour y découvrir ses sources et ses épicéas géants.
Où déjeuner ?
Je vous conseille le cafe Picnic. Encore une fois, j’ai été séduis par ce type de café très commun en Nouvelle-Zélande. Dans une ambiance agréable et soignée, on y trouve la plupart du temps une cuisine fraiche et bon marché de type brunch. Celui-ci ne déroge pas à la règle, les œufs Bénédicte au saumon fumé y sont délicieux.
Sortons à présent de la ville pour découvrir le plus célèbre parc géothermique de Nouvelle-Zélande, celui de Wai-o-tapu. Il se distingue des autres parcs du même genre par la variété des formations géothermiques qu’il permet de découvrir sur un même site, les images parlent d’elles-mêmes.
Où séjourner ?
Direction à présent le lac Tarawera afin d’aller séjourner dans un nouveau lodge d’exception de la Nouvelle-Zélande, le Solitaire Lodge.
Nous sommes accueillis par Ingrid et Wayne au Solitaire Lodge, l’un des plus anciens hôtel d’exception de la Nouvelle-Zélande, peut-être le second plus ancien. Il est établi sur une péninsule privée du lac Tarawera, à environ 25 minutes de Rotorua. Un lieu de villégiature exceptionnel qui permet d’admirer différentes vues sur ce lac historique, qui est par ailleurs un des plus beaux de la région. Plus grand et plus profonds que celui de Rotorua, cela en fait aussi un paradis pour les pêcheurs d’eau douce. Le lodge propose même les services d’un guide spécialisé accompagné d’un bateau privé pendant les 9 mois de la saison de pêche. Encore une fois les luxueux lodges de Nouvelle-Zélande nous démontrent que malgré leur petite taille, ils fournissent véritablement et concrètement, des services et activités de haut standing. Le Solitaire Lodge propose d’ailleurs une autre excursion inédite …
Imaginez … à l’aube vous embarquez sur un bateau qui vous emmène sur les eaux calmes du lac sacré Tarawera. Sur les berges, les maisons secondaires laissent progressivement place à la forêt primaire, vous entrez dans le parc national. Le bateau vire dans une baie, et vous apercevez alors des fumeroles. Les vapeurs s’élèvent du rivage, au milieu du bush. Le moteur s’arrête, le silence reprend possession des lieux, les cygnes noirs vous saluent.
Vous descendez du bateau et marchez quelques mètres dans le bush quand soudain une source apparaît. La scène est irréel, est-ce le paradis où le jardin d’Eden ? Vous entrez dans l’eau qui se maintient à 38°c en ce mois d’hiver. Sous vos mains vous sentez les filets d’eau chaude se frayer un chemin entre les pierres. C’est alors que le soleil perce d’entre les montagnes pour étirer ses rayons. Cette lumière rasante qui s’étire de tout son long. Le bassin est alors illuminé dans un effet de gloire, sublimé par les vapeurs ambiantes. Ce moment est unique, romantique, idyllique, il n’est à vivre qu’ici, entouré par le bush et ses fougères. Et aucune odeur de soufre ne viendra perturber ce moment, car à l’inverse de celles de Rotorua, cette source est inodore. Après ¾ d’heure d’intimité vous rejoindrez le guide, qui vous ramènera au lodge pour un petit-déjeuner gastronomique revigorant.
La gastronomie, voilà encore un élément déterminant dans la qualité d’un lodge en Nouvelle-Zélande. Le Solitaire Lodge n’est pas en reste avec 3 chefs résidents. la principale raison à cela, c’est que le lodge propose une formule de séjour en pension complète incluant un petit déjeuner cuisiné, un lunch plus léger, un dîner gastronomique et le mini bar en chambre. Si vous partez en excursion, n’ayez crainte de perdre votre repas, votre pique nique sera près pour votre départ. Le plus dur sera en fait de choisir vos plats sur la carte qui étale des produits frais et nobles. Comme nous le dit Ingrid, il n’y a aucune limite budgétaire à l’achat des matières premières de la cuisine, et on l’a croit sur parole.
Coté chambre le lodge propose 4 catégories de chambre : Executive Suite, Tarawera Suite, Villa Suite (1 ou 2 chambres) et la Solitaire Suite. Elles offrent différentes vues sur le lac Tarawera selon leur orientation sur la péninsule.
L’une d’entre-elles vous offre une autre expérience unique, celle d’un bain en extérieur au derniers rayons du jour, au milieu du bush et avec vue sur le lac. Depuis votre baignoire parfumée, vous écouterez les chants des oiseaux. Le soleil disparaitra et les ombres se dessineront à l’horizon, les ombres des collines autour du lac, de celles des fougères arborescentes du bush. Un moment de calme et de volupté qui ne s’achève qu’à la nuit tombée, aux seules lueurs des bougies. Attention, cette baignoire extérieure ne se trouve que dans une suite, alors précisez-le à la réservation.
C’est avec le Solitaire Lodge que je clôture ces découvertes de lodges d’exception en Nouvelle-Zélande. J’espère que vous aurez été surpris et comblés par ces expériences hôtelières incomparables.
Contacts
Solitaire Lodge
16 Ronald Rd, Rotorua 3076
+64 7 362 8208
solitaire@solitairelodge.co.nz
Picnic Cafe
1174 Whakaue St, Rotorua 3010
+64 7 364 9239
Catégories :Nouvelle-Zélande, Voyages autour du monde
Eh bien, chapeau Vincent ! Là je suis ébahie, tant par le sujet qui se prête à une véritable découverte, même pour moi, assise très loin de vous dans mon bureau, que par ta présentation, tes mises en pages, ta rédaction ! Bravo, je ne sais pas où tu a appris tout çà, mais nul doute que tu vas faire ton chemin en France dans votre belle région (remarque, en Bretagne, il y a de quoi aussi …!) allez, bonne fin de circuit : nous sommes en train d’organiser notre « tour de France » annuel, en commençant par Bordeaux le WE du 26 septembre pour vous voir. Plein de bisous. Papi & Mamie